Gabriel Voisin est né à Belleville-sur-Saône, le 5 février 1880. Il suit des études d'architecture aux Beaux-Arts de Lyon. En 1903, il travaille comme dessinateur pour Ernest Archdeacon, mécène de l'aéronautique naissante. En 1905, associé à Louis Blériot, il fonde la première usine d'avions de l'histoire : la "Blériot & Voisin". Cette association ne dure qu'un an. En 1907, avec son frère Charles, il crée l'entreprise "Les Frères Voisin" qui s'installe dans un vaste atelier à Billancourt. La réussite industrielle vient avec la Première Guerre mondiale. Gabriel Voisin qui dirige seul l'entreprise, depuis la mort de son frère dans un accident de voiture, en 1912, construit pour l'armée durant la Grande guerre un avion robuste, le Voisin III, qui avec sa capacité à emporter 150 Kg de bombes sert essentiellement aux bombardements de nuit. A partir de 1915, il est progressivement remplacé par le Voisin V.

A la fin du conflit, Gabriel Voisin se détourne de l'aéronautique et se lance dans la fabrication automobile. Il s'installe rue Gambetta à Issy les Moulineaux. En 1919, il dépose un brevet pour une roue motrice permettant la transformation d'une bicyclette en motocyclette légère : la Motor Fly. En juin de la même année, la première voiture Voisin, la C1, voit le jour, elle est présentée au Salon de Paris en octobre. Cette voiture est issue d'un projet conçu par Arnault et Dufresne pour André Citroën, et que ce dernier avait refusé. Gabriel Voisin peut ainsi acquérir à moindre coût les plans du projet ainsi que quatre prototypes d'où naitra la C1.

En 1923, Gabriel Voisin et l'ingénieur André Lefebvre décident d'appliquer de façon approfondie les techniques aéronautiques à une voiture de course. C'est la naissance de la Voisin C6 Laboratoire. Le poids est optimisé, la carrosserie, profilée comme une aile d'avion, est en aluminium et est rivetée sur un châssis léger en bois de frêne. Les deux hommes conçoivent ainsi la première monocoque de l'histoire. Le fond est complètement plat pour permettre au flux d'air un passage en douceur sous la voiture. Les jantes à rayons sont carénées pour un meilleur aérodynamisme et les roues arrière sont inscrites dans le "fuselage". La voie arrière est réduite à 75 cm ce qui permet la suppression du différentiel. Le volant est étudié de façon à dégager la vue du pilote. Une petite hélice fixée sur la pointe du radiateur actionne à une vitesse supérieure à 50 km/h une pompe assurant le refroidissement par eau du moteur.

Quatre Voisin C6 sont engagées au GP de l'A.C.F 1923 qui se dispute cette année-là, le 2 juillet à Tours. Le manque de puissance du 6 cylindres en ligne de 1922 cm³ ne permet guère aux voitures de briller. De plus, victime d'un manque de fiabilité, seul André Lefebvre sur la Voisin C6 n°10 franchit la ligne d'arrivée à la cinquième place avec une heure et quinze minutes de retard sur la Sunbeam d'Henry Seagrave, vainqueur de l'épreuve. Trois Voisin C6 seront présentes au départ du GP d'Italie disputée à Monza le 9 septembre 1923. Malheureusement aucune des trois voitures ne verra l'arrivée.

Par la suite l'une des Voisin C6 Laboratoire sera modifée, recevra le moteur 4 litres de la Voisin C5 et participera à des courses de côte. Le 12 octobre 1923, la C6 Laboratoire, aux mains d'André Lefebvre, gravit le kilomètre de la côte du Gaillon en 37 secondes, alors que la Voisin C5 d'Henri Rougier mettra 43 secondes pour franchir cette distance. Cette année-là c'est le français René Thomas sur Delage DH qui remporte l'épreuve. Le record de la montée est détenu par ce dernier en 20 secondes, temps réalisé sur une Sunbeam en 1920.

Je vais réaliser la Voisin C6 Laboratoire N°17 d'André Morel lors du GP de l'ACF 1923. Le pilote abandonna après seulement huit tours de course. Pour ce modèle, je vais utiliser un moulage artisanal en résine.

Je commence par approfondir les passages de roues arrière de façon à ce qu'elles puissent s'intégrer dans la coque. Les défauts de moulage sont corrigés. Certaines parties du capot sont améliorées et les premiers éléments du train avant sont fixés. Ces derniers sont réalisés à l'aide de carte plastique et de fil électrique. Les roues sont carénées en utilisant du mastic de remplissage.

Puis la voiture et les roues sont peintes en bleu pâle (Réf MOTIP : 45160). Je réalise ensuite les différents éléments du train avant à l'aide de corde à piano, de fils électrique et téléphonique, de carte plastique et de rondelles métalliques. Le volant de forme fausse et surdimensionné (Repère A) est remplacé par un autre que je fabrique avec des chutes de plastique et de fil téléphonique. Il est composé de sept éléments assemblés à la colle cyano (Repère B).

Je réalise en balsa des baguettes latérales qui sont vernies en teinte "chêne moyen". Les trappes latérales sont formées dans de la carte plastique. D'après les photos d'époque, chaque voiture a des trappes de couleurs différentes. Les photos étant en noir et blanc, il est impossible de connaitre les couleurs d'origine. Je décide d'attribuer la couleur rouge à la Voisin C6 d'André Morel. Une sangle faîtes dans une bande d'aluminium est fixée à l'arrière de la voiture.

Les derniers éléments du poste de conduite sont fixés : compteurs, boîtes de vitesse, tringlerie ... Les écrous de roues sont découpés dans une chute de grappe plastique, puis peints en chrome (Réf Tamiya : Chrome Silver X-11) avant d'être collés sur les jantes. Je me sers d'une planche de numéros génériques provenant de la "boîte à rabiots" pour réaliser la décoration. Trois couches de vernis (Réf MOTIP : Clear Varnish) sont passés sur la coque pour protéger la peinture et les décals.

Après séchage du vernis, je rajoute la grille du radiateur que je fixe au vernis-colle, ainsi que le saute-vent du poste de conduite réalisé avec du fil téléphonique et du grillage (Réf : Tamiya PG 23).

Aperçu du modèle fini à côté du modèle qui a servi de base à cette réalisation.

Différentes vues du modèle fini.